Suite à la proposition de la mairie de Beyoğlu, l'exposition photos de Jean-Marc Arakelian  "Picturing Istanbul : a new perspective" se poursuit à partir d'aujourd'hui et jusqu'au samedi 25 juin 2011 dans la galerie de la mairie située sur İstiklal Caddesi à Istanbul.

Cette exposition s'inscrit dans le cadre de la 2ème édition du Festival des Dialogues Interculturels ã Beyoğlu.

Quelque 300 photos réalisées uniquement avec son téléphone Sony Ericsson permettent de revisiter la ville sous d'autres angles, avec des perspectives habituellement invisibles, grâce à la technique inédite du photographe.

Une sélection d'images réalisées en Inde et présentées dans le cadre de cette exhibition invite également les visiteurs à l'évasion.

Beyoğlu Belediyesi sanat galerisi

217, İstiklal Caddesi - Beyoğlu/Istanbul

Horaires d'ouverture : du lundi au samedi de 9 h à 19 h

Pour la seconde année consécutive,  le Gouverneur d'Istanbul a autorisé le rassemblement du 1er mai sur la place de Taksim à Istanbul.

                 Le premier groupe arrivé sur la place de Taksim en ce 1er mai 2011

                                             Bien d'autres suivront...

Syndicats, partis politiques, organisations civiles, représentations professionnelles, ouvriers et retraités, féministes et étudiants, tout le monde était là !

                       Il n'y a pas d'âge pour célébrer le 1er mai à Istanbul

             Les représentations des organisations féminines sont nombreuses au rendez-vous

            Les marchands de simit et de bouteilles d'eau étaient aussi au rendez-vous du 1er mai

Combien, difficile à dire, des centaines de milliers sans aucun doute, un million pour les organisateurs !

Toujours est-il que les cortèges venus de Şişli, de Şişhane et du stade d'İnönü,ont envahi Taksim pour cette fête du Travail à nouveau jour férié en Turquie depuis 2009.

                 La place de Taksim à Istanbul noire de monde en ce 1er mai 2011

                                       Défilé au son des tambours

Selon les sources officielles, 38 000 policiers mobilisés pour l'occasion encadraient la manifestation.

               Quelques uns des 38 000 policiers mobilisés pour le 1er mai 2011 à Istanbul

L'accès à la place a été ouvert dès 9 h mais l'heure du rendez-vous sonnait à 11 h.

             9 h 30, le passage du poste de contrôle de Gümüşsuyu se fait en toute quiétude

     Le monument de la place protégé par des barrières... mais pour quelques heures seulement

Devant le Centre Culturel Atatürk, une immense affiche sur laquelle est écrit "Nous célébrons tous les ouvriers et travailleurs" montre un ouvrier enchaîné !

                             Ce manifestant s'est paré du drapeau turc

Les discours vont retracer l'historique du 1er mai à Istanbul et rendre hommage aux 34 victimes de la fusillade de 1977 sur cette même place, souvenir qui hantera sans doute à jamais chaque célébration du 1er mai.

Les revendications syndicales et des différents organismes représentés portent tant sur la réduction du temps de travail hebdomadaire à 40 heures (45 heures/semaine actuellement), l'accroissement des jours de congés annuels (14 jours pour l'heure), que sur les droits à la santé pour tous, la solution des questions arméniennes et kurdes, la volonté de vivre ensemble en paix, quelles que soient les religions et origines.

                                     Sérieux durant le défilé

Une jeune femme monte sur le podium pour s'exprimer en kurde au nom des nombreux représentants de ce peuple rassemblés à Taksim.

Après le discours, place à la fête ! Après la marche du 1er mai entonnée par le choeur des amis de Ruhi Su, c'est au tour de Grum Yorum et Kardeş Türküler de monter sur scène.

            Le V de la victoire visible bien souvent hier sur la place de Taksim

Ces deux éminents groupes ne pouvaient on ne peut mieux représenter la diversité de la Turquie ainsi que les revendications des peuples, des droits et libertés, à travers la musique et la chanson.

Cette vidéo réalisée durant le concert de Grup Yorum donne le ton de l'ambiance qui a suivi la partie officielle.

                    Le monument de la place de Taksim envahi par les manifestants

Les festivités se sont achevées sans encombres à 15 h et les cortèges se sont lentement éparpillés.

Le 1er mai 2011 à Istanbul a vécu ! Ce diaporama permet de vivre encore un petit moment de la journée.

Après deux postes d'Ambassadeur en Jordanie et au Liban, Bernard Emié se voit confier, à compter du 1er septembre 2007, les fonctions de 84ème Ambassadeur de France en Turquie.

A son arrivée, ses premières impressions sur la Turquie, qu'il découvre en tant que touriste avant sa nomination, se résument en quatre mots : dynamisme, activité, croissance et développement.

                            Bernard Emié, Ambassadeur de France en Turquie

Près de quatre ans durant, il va représenter dignement l'Hexagone, n'ayant de cesse de jouer un rôle majeur pour accentuer et améliorer les relations diplomatiques entre les deux pays, mais aussi économiques, culturelles et scientifiques.

Hier soir, une réception était organisée au Palais de France à Istanbul pour le départ de son Excellence dont la mission se termine dans les prochains jours. Tous les acteurs de la vie française en Turquie étaient réunis pour l'occasion, de même que de nombreux amis venus saluer l'Ambassadeur.

      Réception au Palais de France d'Istanbul pour le départ de son Excellence l'Ambassadeur

Durant son discours, ce dernier a rappellé les temps forts  de son mandat. Un de ses meilleurs souvenirs restera l'organisation de la Saison de la Turquie en France. "Nous avons ouvert nos bras et notre coeur à la Turquie... En dehors des manifestations et expositions, nous avons pu organiser une visite officielle du Président turc Abdullah Gül en France à l'invitation du Président Français et une visite du Premier Ministre Erdoğan pour la clôture de la Saison."

                         Parmi les invités, le grand écrivain Yaşar Kemal

Un autre souvenir important est également l'organisation de la récente venue de Nicolas Sarkozy en Turquie, première visite d'un Chef d'Etat français en Turquie depuis 20 ans.

"Nous avons tourné une page, celle de l'indifférence au plus haut niveau de la France pour la Turquie. Je crois pouvoir dire à la fin de mon mandat que les relations entre la Turquie et la France sont aussi bonnes que possible, compte-tenu des circonstances" dit en substance Bernard Emié.

Durant son mandat, 15 Ministres turcs se sont rendus en France, 10 Ministres et plus de 70 parlementaires français en Turquie. Le commerce bilatéral est passé de 9 à 12 milliards d'€ durant la même période et la France est aujourd'hui le second investisseur étranger en Turquie.

                                                Bernard Emié

 L'Ambassadeur de France en Turquie aura aussi mené à bien la construction d'un nouveau lycée français à Ankara, accueillant 1000 élèves, ainsi que celle du nouvel Institut Culturel Français dans la capitale.

Son Excellence, que je remercie d'avoir bien voulu consacrer quelques minutes à "Du bretzel au simit", conclut notre entretien par les phrases suivantes :

"On est dans un pays merveilleux, avec des gens que nous aimons beaucoup. Nous avons beaucoup d'amis dans ce pays et laisserons une grande partie de notre coeur et de nos émotions ici... Les diplomates ne sont pas des monstres froids et chaque fois que vous quittez un pays, c'est un traumatisme car vous quittez près de 4 ans de votre vie durant lesquels vous vous êtes investis affectivement, professionnellement, amicalement, personnellement et en couple."

             Isabelle Emié, la charmante épouse de l'Ambassadeur de France en Turquie

"C'est une étape difficile que de quitter un poste comme la Turquie malgré les moments professionnels difficiles quant aux relations diplomatiques difficiles que j'ai été amené à traverser. C'était un poste rude mais exaltant et un poste extraordinairement important. Il faut mesurer qu'en quelques années, la Turquie est devenue une destination majeure pour les politiques français et les membres des grands groupes économiques et du secteur culturel français."

Emié et sa famille s'envoleront bientôt pour Londres dans le cadre d'une nouvelle nomination de représentation de la France en Angleterre. Nul doute toutefois qu'ils reviendront en vacances en Turquie dès que possible.

Güle güle Monsieur l'Ambassadeur !

Ce samedi 19 février, la Fondation Internationale Mevlâna proposait à ses membres ainsi qu'à un certain nombre d'invités un concert nommé "Les classiques d'Istanbul".

Celui-ci a eu lieu dans la salle d'Antik Palace à Maçka, adresse prestigieuse où se déroulent toutes les ventes aux enchères publiques d'art de très haut niveau d'Istanbul, mais également des expositions, des conférences, des séminaires consacrés à l'art et... des concerts classiques.

                                      Antik Palace à Maçka, Istanbul

L'ensemble de musique turque de la Fondation, issu du groupe Söz Saz Istanbul créé en 2010 par Hakan Talu a enchanté l'auditoire durant plus d'une heure en proposant des oeuvres du XIXème et de la première moitié du XXème siècle écrites par des auteurs résidant à Istanbul.

Une partie de l'ensemble de musique turque de la Fondation Internationale Mevlâna - à droite Hakan Talu, créateur du groupe, et son tanbur

Des compositions écrites par Dede Efendi, Münir Nurettin Selçuk, Fehmi Tokay, pour ne citer que quelques uns, ont été remarquablement interprétées par ces musiciens et chanteurs talentueux.

Je vous propose ici un extrait de "Sultaniyegah makamında saz eseri", de Nedim Ağa, qui permet d'apprécier notamment le son du ney manié avec maestria par Kemal Karaöz.

                                       Kemal Karaöz et son ney

La Fondation Internationale Mevlâna, créée le 14 mars 1996 à l'initiative de Celâleddin Bâkir Çelebi, 21ème petit-fils de Mevlâna Celaleddin Rumi, est destinée à faire connaître l'oeuvre et la pensée de Mevlâna et à les transmettre aux générations futures.

Son Président, Faruk Hemden Çelebi, fils de Celâleddin Bâkir, ainsi qu'Esin Çelebi Bayru, sa Vice-Présidente, mettent toute leur énergie pour oeuvrer tant en Turquie qu'au niveau international.

Dans l'assemblée se trouvaient, entre autres, Osman Aksu, artiste connu pour ses peintures, sa musique et ses poésies (à gauche) et Nail Kesova, sheik derviche de la confrérie de Galata

Différents projets conséquents ont ainsi vu le jour.  Celui dénommé "Le sema et la musique Mevlevi" a permis l'instauration d'une coopération avec le Ministère turc de la Culture et du Tourisme et a été approuvé par l'UNESCO qui l'a ajouté dans sa liste "des Chefs-d'œuvre de l'Héritage Oral et Intangible de l'Humanité".

Il permet de mettre en valeur et de conserver les travaux réalisés par les maîtres et disciples de Mevlâna spécialisés dans ce domaine.

                                     Özgür Özgüler au violoncelle

En 2010, le projet "Culture Mevlevi et Cérémonie  du Sema", préparé conjointement avec le Ministère turc de la Culture et du Tourisme, a été approuvé par l'Agence Istanbul 2010 capitale culturelle européenne. Un programme de cérémonies a ainsi pu être présenté au tekke restauré de Yenikapı de juin à  décembre 2010.

                                     Serkan Mesut Halili au kanun

Ce concert m'a permis de découvrir, pour mon plus grand plaisir, une nouvelle facette de la musique classique turque.

Après l'incendie qui a ravagé le toit ainsi que les étages supérieurs de la gare historique de Haysarpaşa à Istanbul le 28 novembre dernier, c'est la mosquée Kılıç Ali Paşa à Tophane, en cours de restauration depuis le mois d'avril 2010, qui a eu bien chaud hier après-midi.

En effet, à 15 h 20, les pompiers d'Istanbul ont été appelés pour un début d'incendie sur le chantier de restauration de ladite mosquée, suite à un faux-contact électrique semble-t-il.

                            Crédit photo Habertimes - Samanyoluhaber

Heureusement, les groupes d'intervention des casernes de Şişli, de Fatih et de Beşiktaş, arrivés immédiatement, ont pu maîtriser, au bout d'une demi-heure, le feu qui avait démarré au niveau d'un échafaudage intérieur en bois, près de la coupole et du mihrab.

La circulation a été arrêtée un moment et le quartier a vécu un moment de panique, craignant au début que l'ensemble du bâtiment, voire ceux alentours, soient victimes des flammes.

              Ce matin, la mosquée Kiliç Ali Paşa de Tophane avait retrouvé toute sa quiétude

Ce lieu de culte, oeuvre du grand architecte ottoman Sinan, a été construit entre 1580 et 1587 et porte le nom de Kaptan-ı Derya Kılıç Ali, amiral d'origine italienne. Ce dernier ayant brillamment oeuvré lors de plusieurs batailles, s'est vu attribuer par le sultan Murat III cet emplacement à Tophane pour y faire construire une mosquée, comme le voulait la tradition.

             La mosquée Kılıç Ali Paşa a été construite sur une zone marécageuse remblayée

L'Agence Istanbul 2010 et la Direction Générale des Fondations Religieuses ont décidé que ce lieu de prière, tout comme le hamam attenant, bénéficierait d'une restauration bien méritée. Cette dernière a démarré en avril 2010 et doit se terminer en principe en mai prochain.

 Septembre 2010, les travaux de restauration de la mosquée Kılıç Ali Paşa de Tophane à Istanbul vont bon train

Aux dernières nouvelles, le pire a été évité et les dégâts sont peu nombreux, plus de peur que de mal.

Il ne reste plus qu'à patienter quelques mois pour visiter enfin cette oeuvre de Sinan dont l'intérieur est digne d'intérêt selon les informations en ma possession.