Une délégation de plus de vingt chefs d'entreprises du MEDEF - Mouvement des Entreprises de France - s'est déplacée en Turquie du 21 au 23 septembre. Reçu d'abord à Ankara par plusieurs Ministres dont notamment celui de l'Energie et des Ressources Naturelles ainsi que celui du Commerce Extérieur, le groupe a également été convié par TEPAS, Fondation de la Recherche en politique économique de la Turquie.
C'est ensuite à Istanbul que s'est rendue la délégation menée par Jean Lemierre, ancien Président de la Banque Européenne de Reconstruction et du Développement, Conseiller auprès du Président de BNP Paribas et Président du Conseil Franco-Turc des Hommes d'Affaires pour le Medef International.
Jean Lemierre a rencontré la presse francophone et turque au Palais de France
Plusieurs rencontres y ont eu lieu, notamment à la Mairie d'Istanbul avec les différentes entreprises municipales, mais aussi avec la communauté d’affaires turque dont Ümit BOYNER, Présidente de la TÜSIAD, et les entreprises membres du DEİK.
Une réunion avec la presse turque et francophone a également été organisée au Palais de France jeudi dernier en présence de Bernard Emié, Ambassadeur de France en Turquie, et Hervé Magro, Consul Général de France à Istanbul.
Le premier représentant diplomatique de l'hexagone rappelle d'abord que la France est le second investisseur étranger en Turquie avec un stock d'environ 20 milliards de USD, mais aussi le 2ème client de la Turquie et son 5ème partenaire commercial avec un commerce bilatéral d'environ 10 milliards d'Euros par an, dont l'objectif fixé par le Ministère de l'Economie, des Finances et du Commerce Extérieur est de porter ce chiffre à 15 milliards d'Euros si possible d'ici 5 ans.
De gauche à droite, Bemard Emié, Ambassadeur de France en Turquie, Jean Lemierre, Président du Conseil franco-turc des hommes d'affaires du MEDEF international et Hervé Magro, Consul Général de France à Istanbul
L'Ambassadeur explique la double volonté politique, d'une part que le milieu d'affaires français investisse davantage encore dans ce pays, d'autre part d'attirer les investissements turcs en France (près de 300 entreprises françaises en Turquie à ce jour - 15 seulement en 1985 - contre environ 30 investisseurs turcs en France...). Dans cette optique, un bureau de l'agence Invest en France a vu récemment le jour à Istanbul, dirigé par Géraldine Filippi.
Jean Lemierre expose ensuite la mission de la délégation venue en Turquie, qui s'inscrit dans la continuité du dialogue entre les sociétés françaises, leurs partenaires locaux et les autorités du pays.
Il souligne la confiance existante basée sur plusieurs éléments, à savoir l'expérience du travail commun, la très bonne performance macro-économique de la Turquie grâce aux réformes majeures dans le secteur financier.
"Le pays a traversé la crise globale dans des conditions tout à fait exceptionnelles... et ce succès tient à des causes très profondes : la modernisation du système économique, un rééquilibrage important des deux moteurs essentiels de l'économie turque que sont la consommation et l'exportation, ainsi qu'une très forte diversification des exportations... " dit-il.
Jean Lemierre met en avant la qualité des rencontres très positives qui viennent d'avoir lieu, notamment avec les autorités ministérielles turques et avec les responsables des organisations patronales et des entreprises. Il en ressort une volonté clairement exprimée de développer le partenariat, de collaborer et d'investir ensemble en développant le volume d'activités.
Médias francophones et turques sont réunies pour l'occasion
Plusieurs grands sujets y ont été abordés, telles les conditions de l'investissement et du commerce avec la Turquie - facilitées par des politiques mises en oeuvre pour développer l'investissement étranger - des questions structurelles dans certains secteurs compte-tenu des programmes très importants engagés par la Turquie pour sa modernisation (autoroutes, ponts) et son infrastructure notamment au niveau des transports (développement des réseaux ferroviaire et aérien).
Les questions énergétiques figuraient aussi à l'ordre du jour des discussions, de même que la coopération existant entre les entreprises françaises et turques dans des pays tiers (Russie, pays de l'Est de l'Europe et de l'Asie Centrale).
Un temps d'échanges a ensuite permis aux représentants de la presse de poser quelques questions, portant entre autres sur les quotats auxquels sont confrontées les entreprises turques dans les secteurs du textile et de l'agro-alimentaire, l'éternel débat sur l'entrée de la Turquie dans l'U.E., les problèmes de délocalisation des entreprises françaises.
La TEB et l'Agence Française pour le Développement au service des investissements énergétiques respectueux de l'environnement
Le débat concerne aussi les opportunités d'investissements dans les transports pour certains leaders français, la politique du programme turc quant aux énergies renouvelables et les autres, ainsi que les secteurs d'activités dans lesquels des entreprises locales peuvent investir en France.
A l'issue de la conférence de presse, la TEB, banque turque membre du groupe BNP Paribas, a signé, dans le cadre de la coopération bilatérale entre la France et la Turquie, un contrat de prêt de 50 millions d'Euros accordé par l'Agence Française de Développement. La TEB pourra ainsi proposer aux PME clientes, aux municipalités et aux sociétés municipales, des prêts à long terme pour soutenir des investissements respectueux de l'environnement (énergie renouvelable, technologies bas carbone,...)
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