25 élèves, issus des classes du collège et lycée André Maurois, encadrés par 10 professeurs pédalant à leurs côtés et 10 accompagnateurs pour la partie logistique, ont enfourché leur VTT le 27 mars dernier au départ de Bischwiller dans le Bas-Rhin.
lls sont tous arrivés mercredi à Istanbul, ultime étape de leur périple de 3200 kilomètres parcourus en près d'un mois.
Samedi 27 mars 2010 - le grand départ de Bischwiller - photo de Kathia Nicolas
Plusieurs bannières ont été accrochées pour souhaiter la bienvenue aux raideurs, notamment sur la place de Taksim, à Galatasaray ainsi qu'à l'entrée de la salle où se déroulait la réception donnée en leur honneur
Tout l'équipe a été reçue hier par Ahmet Misbah Demircan, Maire de l'arrondissement de Beyoglu, lors d'une sympathique réception à laquelle était convié Hervé Magro, Consul Général de France à Istanbul.
Ahmet Misbah Demircan (à droite), maire de l'arrondissement de Beyoğlu et Hervé Magro, Consul Général de France à Istanbul (à gauche) accueillent les raideurs de Bischwiller dans la salle des mariages de Beyoğlu
Le collège et lycée André Maurois possède une tradition de raid sportif à vélo, ancrée depuis plusieurs années déjà, qui a amené des élèves et leurs enseignants à pédaler jusqu'aux lycées jumelés de Zweibrücken (Allemagne) en 2004 et Katowice (Pologne) en 2007.
Sur cette autre bannière accrochée au lycée-collège André Maurois de Bischwiller, il est écrit "J'aime le respect, et toi ? Il faut se parler"... - photo de Kathia Nicolas
La population de Bischwiller, commune située à 25 kilomètres de Strasbourg, se monte à 13000 habitants dont 15 % sont d'origine turque - 47 % des élèves des classes de collège le sont également.
Il y a un an qu'a germé l'idée de trouver un moyen de rapprocher les communautés turques et françaises par le biais d'un travail commun. C'est ainsi qu'est né ce projet de raid de Bischwiller à Istanbul - du bretzel au simit - en longeant le Danube.
Bischwiller a d'ailleurs un point commun avec Istanbul : les deux possèdent sept collines... mais de tailles différentes.
Les officiels saluent chaleureusement un par un les élèves, professeurs et accompagnateurs
Les dernières autorisations administratives, dont notamment celle de Madame le Recteur d'Académie de Strasbourg (à condition qu'il n'y ait pas de rupture du programme scolaire) ont été obtenues il y a 6 mois. Un travail acharné a été réalisé pour mettre sur pied tous les détails logistiques et boucler le budget.
Les organisateurs de ce projet, lauréat du concours national "Fais nous rêver", se sont vu remettre leur trophée en novembre 2009 à l'Assemblée Nationale. Grâce à la mise en contact avec de gros sponsors qui s'en est suivie, le budget d'un montant de 90 000 € a pu être bouclé.
Isabelle Lerch, Adjoint au Maire de Bischwiller, durant son discours où quelques phrases en turc lui valent des applaudissements nourris
Ce raid étant suivi, entre autres, par les services du Ministère Français des Affaires Etrangères, les participants ont passé aisément et en grande pompe les frontières des pays traversés grâce aux différentes escortes de police mises en place pour l'occasion.
Toute la cité scolaire, soit 1200 élèves, est mobilisée depuis quelques mois autour du projet et des actions diverses et ponctuelles ont déjà été réalisées et le seront encore au retour : confection de drapeaux, ateliers de musique et de lecture d'auteurs turcs, sujet du brevet blanc autour du RAID, semaines culinaires à la cantine portant sur de la cuisine turque...etc. La ville également est fortement impliquée, par le biais notamment de la dynamique association franco-turque de Bischwiller.
Hervé Magro, Consul Général de France à Istanbul, se dit heureux de la réalisation de ce projet ,en apportant ainsi une pierre de plus à l'édifice des relations d'amitié franco-turques.
Le but de ce raid est de s'ouvrir au monde, en s'immergeant autant que possible dans la culture des pays et de ses habitants, de prouver également qu'il est possible pour des jeunes français et des jeunes d'origine turque de mener à bien ensemble un projet commun.
Ahmet Misbah Demircan, maire de Beyoğlu, félicite les jeunes et les organisateurs, conscient de la difficulté et des efforts réalisés ; il apprécie également cette pierre supplémentaire destinée aux relations entre la France et la Turquie.
Les 25 jeunes dont l'âge moyen est de 15 ans, sont issus de classes de 3ème, de secondes (constituant le gros de la troupe), de premières et de terminales. Les 6 heures de VTT par jour permettant de parcourir environ 120 kms quotidiens, n'ont pas entamé e moral des troupes, grâce à un solide entraînement préalable durant le rude hiver alsacien.
Des épreuves de bac blanc étaient prévues durant les jours de repos pour les élèves concernés et le programme de travail scolaire a suivi son cours durant le raid, représentant un investissement énorme de la part du corps enseignant pour organiser le tout en amont.
Marc Dammron, responsable sportif du projet et capitaine de l'équipe, va remettre au maire de Beyoğlu une terrine alsacienne ainsi que quelques livres évoquant la région, ouvrages qui figureront dans les rayons de la bibliothèque du quartier. Chantal Mabire, responsable logistique, demandera à l'élu de bien vouloir signer le livre d'or qui aura accompagné les raideurs durant tout le circuit
Remise d'une médaille commémorative à Ahmet Misbah Demircan par Isabelle Lerch
Le Maire de Beyoğlu remet, quant à lui, des modèles réduits de la Tour de Galata aux différents responsables et organisateurs
Ce raid hors du commun restera longtemps dans la mémoire de chaque participant en tant qu'exploit sportif certes, mais aussi comme une aventure et une expérience humaine riche en enseignements pour tous.
La photo-souvenir avec la mascotte des raideurs
En ce 23 avril, fête de la souveraineté et des enfants en Turquie, ces jeunes franco-français et franco-turcs ainsi que leur entourage familial et scolaire, démontrent, à leur façon, que deux communautés d'origines et de cultures différentes vivant dans une même commune, peuvent se respecter, mieux se connaître, pour regarder ensemble vers demain.
Je laisserai la parole dans un de mes prochains articles à quelques uns de ces jeunes pour vous faire partager leurs réactions quant à ce raid auquel ils ont participé.
Site internet des raiders :
http://www.lesraideursfous.org/