Coopération franco-turque sur les risques sismiques

Au cours du vingtième siècle, la plupart des segments de la faille Nord-Anatolienne ont connu des séismes particulièrement importants. La seule partie non touchée à ce jour, mais susceptible de connaître un tremblement de terre de magnitude supérieure à 7, tel celui ayant dévasté la ville d'Izmit en 1999, est située dans la zone de la Mer de Marmara.

 

 Le Pr Louis Géli de l'Ifremer retrace le calendrier des séismes survenus le long de la faille Nord-Anatolienne

Pour surveiller l'activité de la faille, les instituts turcs de recherche ont mobilisé des moyens considérables en installant des observatoires terrestres sur les rives de la Mer de Marmara. L'observation en milieu marin, au plus près de la faille, est une nécessité que les pouvoirs publics turcs sont en train d'intégrer.

Un projet piloté par le KOERI, l'observatoire istanbouliote des risques sismiques situé à Kandilli , visant à installer des sismomètres au fond de la mer, est financé à ce jour par la Turquie. 

La 7ème campagne océanographique Marmesonet, a été réalisée en mer de Marmara du 4 novembre au 14 décembre 2009, à l'aide du navire "Le Suroit" de l'Ifremer, l'Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer. Ces travaux en milieu maritime ont permis de détecter la présence de gaz (méthane) près de la faille et la surveillance active des zones d'émission de gaz serait à même d'apporter de précieuses informations sur l'activité même de ladite faille.

              
                   Mise à l'eau de l'appareil de détection à partir du navire de l'Ifremer "Le Suroit"

Une conférence de presse s'est tenue hier au Palais de France sous la présidence d'Hervé Magro, Consul Général de France à Istanbul, en présence du vice-gouverneur d'Istanbul, du recteur de l'Université Technique d'Istanbul, des Consuls Généraux des Pays-Bas de Grande-Bretagne et d'Allemagne, des scientifiques et des médias turcs et français.

  
  Une vue de l'assemblée lors de la conférence de presse au Palais de France du 15 décembre 2009

Le résultat de l'ensemble des travaux réalisés dans le cadre du Réseau ESONET (European Seafloor Observatory Network), financés par la Communauté Européenne, ont été présentés à cette occasion. Plusieurs partenaires sont associés à ce projet, à savoir l'Université Technique d'Istanbul, celle du 9 Septembre d'Izmir en Turquie, le KOERI (Observatoire des Risques Sismiques de Kandilli à Istanbul), l'IFREMER et le CNRS en France, ainsi que l'ISMAR et l'INGV en Italie.

  
De gauche à droite, Serengül Gökdemir, traductrice du Consul Général de France, le Pr Louis Géli d'Ifremer, Hervé Magro, Consul Général de France, le Prf Naci Görür de l'Université Technique d'Istanbul et le Pr Roland Person, coordinateur du réseau Esonet

Ces travaux ont permis d'établir les caractéristiques optimales des observatoires sous-marins - par le biais de différents capteurs - à mettre en place sur deux segments pour la surveillance de l'activité sismique, celui d'Istanbul-Silivri et celui situé au sud de la ville de Tekirdağ.

Les moyens logistiques nécessaires sont conséquents puisqu'ils impliquent la nécessité de disposer d'un navire, de moyens d'intervention sous-marine, de personnel spécialisé et d'un centre opérationnel de recherche et de développement. 

 
              
Il appartient à présent aux autorités turques de se donner les moyens financiers pour la mise en oeuvre de ce projet devant être conduit à l'échelle nationale, par le biais d'un consortium turc d'organismes publics de recherche.

Ainsi, du point de vue économique, la Turquie disposerait d'une vitrine internationale susceptible d'attirer des chercheurs du monde entier, des secteurs publics et privés.